Kristi Leora Gansworth
Poète anishinaabe, candidate au doctorat en géographie
Université York à Toronto, Ontario
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Le patrimoine anishinaabe de Kristi Leora Gansworth forme la base de son ontologie et de son identité. Mme Gansworth a toujours été une écrivaine et sa relation de longue date avec la poésie et la littérature l’a motivée à obtenir une maîtrise en beaux-arts en création littéraire (Collège Goddard). Plus tard, Mme Gansworth a développé un intérêt de plus en plus grandissant pour la justice et la santé environnementales et elle a obtenu sa deuxième maîtrise en Environnement et communauté (Université Antioch). À ce moment, Mme Gansworth a examiné ses questions concernant la politique de l’eau, la santé environnementale et les communautés autochtones ainsi que les défis de l’accès à de l’eau douce et à des aliments sains sur de nombreux territoires autochtones. Maintenant, à titre de candidate au doctorat en géographie (Université York), Mme Gansworth combine son intérêt pour l’eau à son patrimoine anishinaabe et à ses expériences pour considérer comment le fait de revigorer les lois anishinaabeg peut avoir un effet positif sur la santé environnementale des communautés autochtones.
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1. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous inscrire à un doctorat en géographie?
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Durant ma deuxième maîtrise, alors que je réfléchissais aux questions concernant la justice environnementale et le savoir autochtone, un professeur m’a recommandé d’envisager de
m’inscrire à un doctorat en géographie. Sur le moment, j’ai rejeté ce commentaire, le jugeant non pertinent, mais j’ai réalisé plus tard que de nombreux chercheurs-boursiers dans ce domaine d'étude effectuaient un travail important et fascinant. Et qu’il pourrait peut-être y avoir une place pour mes travaux également dans ce domaine. J’ai choisi la géographie humaine parce qu’elle intègre de nombreux aspects de la façon dont les gens se relient à leurs environnements et qu’elle est la plus susceptible d’englober les aspects des études juridiques puisque les géographies juridiques sont une partie importante des récits que j’examine. La question centrale de ma recherche est la suivante : « Qu’est-ce qu’une politique appropriée? » Et il y a de nombreux aspects à prendre en considération.
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2. Comment votre patrimoine des Premières Nations influence-t-il votre choix d’étude en géographie?
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À titre de femme anishinaabe, nos responsabilités envers l’eau sont immenses et ont tout à voir avec la façon dont nous bâtissons nos vies. C’est un instrument puissant que de penser à ce que cela signifie vraiment et de considérer l’eau comme une entité plutôt qu’un élément utile. Dans ma recherche, j’utilise une approche proactive pour examiner la politique de l’eau et les perceptions de l’eau que reflètent les interprétations des Anishinaabes.
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3. Comment intégrez-vous la géographie à votre poésie?
Dans le passé, la politique était en grande partie une pratique cathartique. Comme j’ai progressé dans mon processus et ma méthode, je considère maintenant la poésie comme un élément nécessaire de mon langage et de ma perception au quotidien. Les études et les lectures universitaires requièrent que les étudiants saisissent les idées centrales d’un texte, mais il y a une autre partie de moi qui veut s’engager avec la matière d’une autre manière. La poésie est devenue moins une catharsis et plus une tentative de traiter et d’intégrer de nombreuses perceptions qui se produisent toutes en même temps. C’est ma façon de préserver un autre niveau complet du contexte historique, particulièrement lorsque j’examine les théories sociales reliées à la géographie.
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4. Avez-vous un conseil à donner aux étudiants qui souhaitent faire une carrière gratifiante en géographie?
Pour être honnête, je ne suis pas tout à fait certaine de ce que je ferai avec mon doctorat en géographie. Je considère mon travail comme un processus de découverte de la façon dont la géographie, comme discipline, peut être bénéfique pour le peuple et les communautés anishinaabeg et les perceptions qui en découlent alors que nous continuons de vivre, d’évoluer et de croître.
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Pour les étudiants autochtones qui s’intéressent aux études en géographie, je pense qu’ils peuvent offrir une vision du monde différente qui est cruellement requise dans le contexte universitaire. Les étudiants autochtones sont puissants, forts et magnifiques. Je serais heureuse d’appuyer des étudiants autochtones qui veulent s’engager dans cette discipline et je serais prête à tout pour les encourager dans leurs études. Le soutien est essentiel et s’il existe un moyen pour moi d’être utile, je serais heureuse de faire cela.
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